Depuis 1985, l’Imprimerie des Hauts de Vilaine s’impose en Bretagne comme une maison exigeante mêlant tradition artisanale et technologies d’avant-garde. Forte de quarante années d’expérience, cette entreprise à taille humaine déploie son expertise dans l’impression, le packaging, l’édition, la signalétique, la broderie textile, tout en cultivant des engagements forts en matière de responsabilité sociale et environnementale. Implantée à Châteaubourg, l’imprimerie se positionne non seulement comme un prestataire, mais comme un véritable partenaire pour ses clients — collectivités, acteurs culturels, entreprises — en les accompagnant dans la matérialisation de leur image. Au cœur de ses valeurs, l’innovation, la qualité et la durabilité guident chaque projet, conférant à l’imprimerie une place à part dans le paysage régional.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel avant de rejoindre (ou de créer) l’Imprimerie des Hauts de Vilaine ?

Lorsqu’il sort de l’école, en 1985, Jean n’imagine pas encore l’ampleur que prendra l’aventure qu’il s’apprête à lancer. Avec son père et un associé, il fonde l’entreprise dans un petit atelier équipé d’une simple machine monochrome et d’une platine Heidelberg. Quarante ans plus tard, cette même entreprise souffle ses bougies, forte d’une équipe de quarante personnes et d’une réputation solidement ancrée.

L’histoire, avant tout, est celle d’une famille. Son père lui transmet très tôt le sens du travail bien fait et une exigence sans compromis. « Mon père était intraitable sur la qualité », confie-t-il. De cette rigueur sont nées les valeurs qui continuent de guider l’entreprise : la précision, le respect des délais et la fidélité aux engagements pris.

Aujourd’hui, il observe avec fierté la nouvelle génération prendre le relais. Sur ses quatre fils, deux ont choisi de suivre ses pas. L’un d’eux a rejoint l’entreprise il y a six ans, perpétuant ainsi une histoire d’encre, de papier et de transmission. La boucle est bouclée, et l’histoire continue.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à diriger une imprimerie dans un secteur en pleine mutation numérique ?

Nous avons débuté à l’époque de la typographie, avec de l’offset et une simple machine à écrire », se souvient-il. « Puis, en 1987, Apple a bouleversé notre manière de travailler. Très vite, nous avons compris que l’avenir passerait par le numérique. »

L’entreprise s’équipe alors des premiers Mac, puis adopte les technologies CTF et CTP, suivant pas à pas les révolutions successives du secteur. « Depuis quarante ans, notre défi est resté le même : ne jamais se laisser dépasser. Nous avons toujours cherché à accompagner le mouvement, à anticiper plutôt qu’à subir. »

Cette capacité d’adaptation, mêlée à une curiosité constante pour l’innovation, a permis à l’imprimerie de traverser les époques sans jamais renier son savoir-faire. Un équilibre subtil entre tradition et modernité, entre l’encre et le pixel.

 

Quels sont aujourd’hui les principaux savoir-faire et spécialités de votre imprimerie ?

« Depuis nos débuts, notre force réside dans la diversité de nos clients », explique-t-il. « Nous avons toujours travaillé en direct, d’abord avec des entreprises locales, puis avec des clients venus de toute la région rennaise, de Bretagne et, peu à peu, de la région parisienne. »

L’imprimerie s’est imposée sur un large éventail de productions : travaux de labeur, catalogues, supports commerciaux ou institutionnels. Une palette complète qui témoigne d’un savoir-faire solide et d’une grande capacité d’adaptation.

Pendant la crise du Covid, l’entreprise a su rebondir en lançant une nouvelle activité : le textile personnalisé. « Ce sont nos propres clients qui nous y ont poussés. Beaucoup cherchaient des solutions pour leurs besoins en textile, alors nous avons décidé de les accompagner. » Aujourd’hui, cette activité s’est imposée comme un véritable complément à l’impression traditionnelle — une preuve supplémentaire que l’innovation, ici, naît toujours de l’écoute du client.

 

Comment votre entreprise s’adapte-t-elle aux évolutions technologiques et à la concurrence du digital ?

« Les tirages ont naturellement diminué au fil des années, et la concurrence du digital est devenue très forte », constate-t-il. « Aujourd’hui, il ne suffit plus d’imprimer : il faut aussi composer avec la distribution, qui ne suit plus toujours. » Des acteurs comme Médiapost, autrefois essentiels à la diffusion, se sont retirés ou ont réduit leur présence, obligeant les imprimeurs à repenser toute la chaîne de valeur.

Pourtant, malgré cette mutation, le papier conserve une place à part. « Certains grands donneurs d’ordre, comme l’UCPA, avaient arrêté l’impression de leurs catalogues il y a dix ans pour tout miser sur le numérique. Aujourd’hui, ils les rééditent. Les consommateurs eux-mêmes réclament le retour du catalogue papier. »

Dans le secteur culturel aussi, les formats évoluent : « Le festival pour lequel nous travaillons est passé d’une brochure simple à un dos carré collé. Les volumes ont baissé, certes, mais la qualité et la valeur perçue, elles, ont augmenté. »

L’entreprise a appris à naviguer entre deux mondes : celui du digital, incontournable, et celui du papier, qui résiste et se réinvente. « L’un ne va pas sans l’autre », résume-t-il. « Notre métier, c’est de trouver le bon équilibre entre tradition et modernité. »

 

Quelle est la part de l’innovation dans votre stratégie de développement ?

« L’innovation a toujours été au cœur de notre démarche », affirme-t-il. « Nous restons à l’écoute, curieux, toujours en quête de nouvelles idées. » Il y a dix ans, l’entreprise fait un pari audacieux : passer à l’impression LED, devenant ainsi l’une des pionnières en Bretagne dans ce domaine.

Cette évolution technologique n’a pas effacé le cœur du métier, mais l’a enrichi. « Nous continuons à répondre aux besoins standards de nos clients, tout en leur proposant des créations plus originales, des rendus plus subtils, des finitions plus raffinées. » Grâce à l’impression LED, l’imprimerie propose des rendus d’une qualité exceptionnelle et des finitions spéciales qui séduisent une clientèle haut de gamme en quête d’excellence.

Cette avance technologique s’accompagne d’un véritable esprit de conseil. « Nous aimons être force de proposition, surprendre nos clients, leur offrir des solutions auxquelles ils n’avaient pas pensé. » L’innovation, ici, n’est pas un mot à la mode : c’est une manière de penser, un état d’esprit qui guide chaque décision, chaque projet, chaque impression.

 

Quels sont les plus grands défis auxquels vous êtes confronté dans la gestion quotidienne de l’imprimerie ?

« Au quotidien, tout s’enchaîne, tout va très vite », confie-t-il. La gestion d’une imprimerie moderne exige une attention constante à tous les niveaux : les équipes, la production, la technologie, les clients. « Nous réalisons régulièrement des évaluations pour savoir si chacun se sent bien dans l’entreprise. Quand les collaborateurs sont épanouis et ouverts à l’évolution, tout devient plus fluide. »

Car ici, l’humain reste au cœur de tout. « Sans un matériel performant, il n’y aurait pas de salariés ; mais sans salariés motivés, les machines ne valent rien. » Le secret, selon lui, réside dans la cohésion : « Quand tout le monde va dans le même sens, avec la même envie, ça change tout. » Le plus grand défi ? Se projeter. « Tous les mois, on se remet en question. On termine un exercice, et le lendemain, on repart. Il faut toujours s’imaginer où sera notre métier dans dix ans. À soixante ans, je me pose plus de questions sur l’avenir qu’à vingt. »

Dans cette réflexion, le bien-être des salariés occupe une place centrale. « Ici, tout le monde se connaît par son prénom. Ce qui compte, c’est l’exemplarité — dans la manière d’être, de travailler, de se comporter. Il faut savoir écouter, repérer les signaux faibles. » Le dialogue avec les commerciaux, notamment, permet de mieux comprendre les situations et de donner du sens au travail de chacun. « Donner du sens, c’est faire croire en l’entreprise », résume-t-il.

Le recrutement illustre aussi cette philosophie. « Quand quelqu’un rejoint l’équipe, je lui demande ce qu’il veut faire, où il se voit. On essaie de positionner les gens en fonction de leurs envies. » Il sourit en évoquant une anecdote : « J’ai récemment embauché une collaboratrice non pas pour sa technique, mais parce qu’elle partageait nos valeurs. La technique, ça s’apprend. L’esprit d’équipe, non. » À 54 ans, cette nouvelle venue travaille aujourd’hui main dans la main avec une collègue qui pourrait être sa fille — une image qui résume parfaitement l’esprit de l’entreprise : transmission, entraide et humanité.

 

Quelle place accordez-vous aux collaborateurs et à la formation de vos équipes dans votre vision de l’entreprise ?

« La formation occupe une place essentielle dans notre fonctionnement », souligne-t-il. « Chaque fois que nous investissons dans une nouvelle machine, une formation est systématiquement mise en place. » L’entreprise privilégie ainsi l’apprentissage concret, directement lié aux évolutions technologiques du parc matériel.

Ici, pas de formation standardisée ou déconnectée du terrain : tout se joue dans la transmission et la pratique. « La compétence des formateurs est déterminante. Si la formation est bien menée, la prise en main se fait naturellement, et tout le monde en sort grandi. »

Cette approche pragmatique reflète la philosophie de l’entreprise : apprendre en faisant, progresser ensemble, et toujours valoriser le savoir-faire des équipes. « Nos collaborateurs sont au centre de tout ce que nous entreprenons. Ce sont eux qui font vivre l’entreprise, chaque jour, par leur engagement et leur maîtrise du métier. »

 

Comment imaginez-vous l’avenir de l’Imprimerie des Hauts de Vilaine dans les 5 à 10 prochaines années ?

« C’est la grande question », sourit-il. « Se projeter à cinq ou dix ans, dans notre métier, c’est devenu très difficile. Tout est lié, tout évolue en permanence. » Le secteur compte de moins en moins d’imprimeurs, mais pour lui, l’essentiel est ailleurs. « Ce qui compte, c’est de ne jamais baisser la garde sur nos valeurs : la qualité, le respect des délais et le conseil. Ce sont elles qui font notre identité. »

L’avenir, il l’envisage avant tout dans l’écoute et l’adaptation. « Il faut rester attentif au marché, à nos clients, à leurs besoins. Nos commerciaux rencontrent chaque jour des gens passionnants, curieux, à la recherche de solutions différentes. »

Même si la concurrence s’intensifie et que certains acteurs cèdent sur la qualité, lui reste convaincu que c’est justement en maintenant l’exigence que l’on se démarque. « L’impression a encore un bel avenir, à condition de rester fidèle à ce que l’on est : des artisans du papier, au service du beau et du sens. »

 

En votre qualité de membre adhérent du GMI, que vous apporte votre appartenance au syndicat professionnel, et qu’aimeriez-vous partager à ce sujet ?

« Cela fait plus de trente-cinq ans que je suis adhérent au GMI », raconte-t-il avec fierté. « Et j’en fais toujours la promotion autour de moi. » Son attachement au syndicat professionnel s’explique par la qualité de l’accompagnement reçu au fil des années.

« Le volet juridique, notamment, est exceptionnel. En trente-cinq ans, je n’ai jamais eu à payer un seul avocat : cela n’a pas de prix. » Le GMI apporte également une expertise précieuse sur la convention collective et sur toutes les évolutions qui concernent le secteur. « Même notre expert-comptable n’en dit que du bien. »

Au-delà du soutien technique, il y a aussi l’esprit collectif. « Le GMI, c’est un réseau d’entraide et d’échanges. Et de conclure, avec un sourire : « Le congrès annuel, c’est toujours un moment fort. On en ressort reboostés, motivés, avec le sentiment de faire partie d’une famille qui partage les mêmes valeurs. »

 

Quel serait votre mantra pour 2026 ?

Il sourit avant de répondre : « Un seul mantra ? J’en ai plein ! » Puis il en cite un qui, au fil du temps, est devenu presque la devise de la maison : « Match après match, marche après marche. »

« Il n’y a jamais eu de grande révolution dans l’entreprise, seulement des pas simples, mais constants, qui nous ont fait avancer depuis quarante ans. » Pour lui, c’est cette progression patiente, méthodique, qui forge la solidité d’une équipe et la longévité d’une entreprise.

Son credo pour 2026 tient en trois mots : réinvention, agilité et créativité. « Il faut sans cesse se réinventer, rester agile, curieux, ouvert. Si on perd cela, tout devient compliqué. » Des valeurs qui résument parfaitement l’esprit de l’Imprimerie des Hauts de Vilaine : aller de l’avant, sans renier ses fondations.