Présentée comme un pilier du Pacte vert, elle impose aux importateurs de tracer l’origine des marchandises à l’aide de systèmes numériques sophistiqués. Bruxelles assure que le délai supplémentaire est indispensable pour finaliser l’outil informatique censé garantir la fiabilité des contrôles.

L’Union européenne recule une fois encore sur l’application de sa législation censée freiner la déforestation importée. La Commission a proposé, le 23 septembre, de repousser d’un an l’entrée en vigueur du texte, initialement prévue fin 2025, désormais renvoyée à fin 2026.

Adoptée en 2023, cette réglementation doit interdire la mise sur le marché européen de produits tels que le café, le cacao, l’huile de palme, le soja ou encore le bois, lorsqu’ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020.

Ce nouvel ajournement n’est pas sans conséquences politiques. Plusieurs partenaires commerciaux de l’UE – au premier rang desquels les États-Unis, le Brésil et l’Indonésie – n’ont cessé de critiquer ce dispositif, le jugeant trop contraignant.

Du côté des ONG environnementales, la réaction est immédiate : elles dénoncent un « coup de frein » dans la lutte contre la destruction des forêts, parlant d’un « grave retard » alors que la planète fait face à une urgence climatique sans précédent.

Le texte doit encore obtenir l’aval des États membres et du Parlement européen. Les débats s’annoncent vifs : certains élus redoutent que ces reports successifs ne fragilisent la crédibilité de l’Union dans sa capacité à tenir ses engagements climatiques, d’autant que la COP30 se profile au Brésil, en bordure de l’Amazonie, symbole même du combat contre la déforestation.