Quelle est l’« Empreinte environnementale du numérique mondial » en 2019 ?

Une étude réalisée par GreenIT.fr (cabinet spécialisé sur les enjeux du numérique durable et responsable réunissant experts, entreprises et associations telles que WWF ou HOP) avec le soutien de contributeurs et de l’Institut du numérique responsable se penche depuis 15 ans sur les pratiques environnementales du numérique.

Et si les principales conclusions de cette étude sont frappantes, le rapport propose de nombreuses préconisations très concrètes pour agir !

Alors que le numérique envahit notre quotidien (télévisions, smartphones, objets connectés, ordinateurs, imprimantes…), les impacts environnementaux associés ne cessent de croître.

Ainsi, en 2019 à l’échelle planétaire, l’empreinte environnementale du numérique équivaut à un continent de 2 à 3 fois la taille de la France et à 5 fois le parc automobile français soit 179 millions de véhicules.

Rapporté à des usages de la vie courante, l’impact du numérique mondial en 2019 représenterait :
 116 millions de tours du monde en voiture (42 000 kms/tour) (émissions de gaz à effet de serre),
 242 milliards de packs d’eau minérale (consommation en eau),
 82 millions de radiateurs électriques de 1 000 watts allumés en permanence (consommation électrique).

De par leur nombre (34 milliards), les équipements utilisateurs sont la principale source d’impacts du numérique mondial. Parmi eux, la part des télévisions et des objets connectés dans celle du numérique mondial va être multipliée par 5 entre 2010 et 2025 passant de 5 % à 15 % des impacts en 2010 à 27 % à 43 % en 2025.

L’empreinte environnementale du numérique a d’ailleurs essentiellement lieu lors de la fabrication de ses équipements utilisateurs (30 à 76 % des impacts), devant la consommation électrique des équipements utilisateurs (1 à 29 % des impacts), puis la fabrication des équipements réseau (2 à 16 % des impacts) et enfin la consommation électrique des centres informatiques (1 à 16 % des impacts).

« Au rythme actuel, le numérique sera considéré comme une ressource critique non renouvelable en voie d’épuisement d’ici moins d’une génération », estime Frédéric Bordage, expert indépendant et auteur de l’étude. « L’enjeu ne se limite donc pas à la réduction de ses impacts environnementaux, mais aussi à son usage raisonné : c’est désormais une question de résilience pour l’humanité ».

Pour Frédéric Bordage, « nous sommes à l’heure du choix : souhaite-t-on augmenter indéfiniment la taille des télévisions ou plutôt réserver les dernières capacités numériques pour construire un avenir viable ? »

Parmi les recommandations préconisées par l’étude, quelques mesures simples permettraient de réduire considérablement l’empreinte environnementale du numérique mondial à l’horizon 2030 :

1. Réduire le nombre d’objets connectés en favorisant leur mutualisation et leur substitution et en ouvrant leurs APIs.
2. Réduire le nombre d’écrans plats en les remplaçant par d’autres dispositifs d’affichage : lunettes de réalité augmentée / virtuelle, vidéo projecteurs LED, etc.
3. Augmenter la durée de vie des équipements en allongeant la durée de garantie légale, en favorisant le réemploi, et en luttant contre certaines formules d’abonnement.
4. Réduire les besoins des services numériques via leur écoconception.

Mises en œuvre dès 2010, ces 4 mesures auraient permis de maintenir l’empreinte 2025 du numérique à son niveau de 2018 malgré l’ajout de 1,1 milliard d’utilisateurs supplémentaires.

Téléchargez l’étude complète